« Elspeth. » Les lèvres de la brune se crispent. Ses souvenirs s’emballent, se portent vers cette période affreuse qu’ils appellent scolarité mais elle revient au présent et lève les yeux sur Max. La jeune femme lui offre un grand sourire alors qu’elle ne rêve que de l’envoyer bouler. « Maximilia. » Sa récompense c’est de la voir ciller à son tour. Elle n’est pas la seule à porter un prénom à coucher dehors et n’est pas contre les coups en dessous de la ceinture. Mais Max se recompose, recompose un sourire parfait sur sa bouche parfaite. Dieu que cette femme est splendide. C’est ce qui la tue le plus, qu’elle soit si belle et pourtant si inaccessible. Au départ, elles s’entendaient relativement bien pour les rapports qu’elles avaient mais depuis quelques temps, Max était devenue imbuvable. La regardant de haut comme si elle n’était rien de plus qu’une petite nuisance facile à abattre. Et Elle détestait cela parce que c’était exactement ce qu’elle était. Au bureau, elle était la petite Steele qui apporte le café. Celle qui fait les filatures les plus ingrates ou les planques qui durent toute la nuit. La petite secrétaire qui se tape tout le boulot sous prétexte qu’elle ne sait pas dire non. Incroyable ! « Voulez-vous que je le prévienne de votre présence ? » Une partie de son cerveau, celle qu’elle enfouissant sous des tonnes d’ennuis et qu’elle appelait plus communément nymphelle ou elle la nymphomane avait envisagé de lui demander si elle souhaitait qu’elle la prenne immédiatement sur ce bureau. Mais évidemment son bon sens, sa raison et tout un tas de choses qui faisaient que c’était elle le lui avait empêché. Ceci dit, les yeux légèrement hagards de Max lui firent se demander si elle n’avait pas tout à coup développé un don de télépathie. « Merci ça ira. Nous avons rendez-vous. » Elle hoche la tête, elle le sait déjà, connaissant pratiquement par cœur l’emploi du temps de son patron. « Il m’emmène déjeuner dans un endroit parfait. » Nouveau hochement de tête. Elle ne savait pas quoi dire, mis à part qu’elle n’en avait pas grand-chose à faire. « Un déjeuner romantique. » Elle commence à trouver le manège de Max un peu étrange mais se contente d’acquiescer vaguement de la tête avant de se replonger vers ses papiers. Du coin de l’œil, elle aperçoit Max serrer son sac contre elle comme si elle essayait de se protéger. Elle fronce les sourcils, s’apprête à lui demander si quelque chose ne va pas lorsqu’il sort de son bureau pour l’emmener déjeuner. Dans un endroit romantique. Dieu qu’elle déteste cette femme. Cette splendide, désirable, incroyablement sexy de… Stop. Elle débrancha autant qu’elle le put nymphelle pour se concentrer sur son boulot et non sur la petite-amie du patron.